Comment « calmer » la moelle épinière et réguler son rôle d’amplification lorsque le patient souffre de spasmes musculaires involontaires ? Cette équipe de rhumatologues de l’Edith Cowan University (Perth) nous explique comment pour mobiliser le corps, le cerveau envoie des messages aux muscles via des motoneurones qui peuvent parfois être trop excitables et provoquer ces spasmes. L'équipe australienne nous propose, dans le Journal of Physiology, 2 méthodes non invasives et non pharmacologiques pour réguler à nouveau cette amplification.
Un mauvais sommeil, des difficultés à bouger et des chocs accidentels ne sont que quelques-uns des défis auxquels sont confrontés les patients souffrant de spasmes musculaires involontaires souvent douloureux. L’équipe australienne présente 2 protocoles permettant de rendre nos moelles épinières moins « excitables » et de traiter efficacement les spasmes musculaires.
Réguler l’amplification des motoneurones de la moelle épinière
Les motoneurones de la colonne vertébrale grâce à des « courants » persistants amplifient les signaux neuronaux de mobilisation, afin que le cerveau puisse plus facilement commander la contraction de nos muscles. Si cette amplification est nécessaire, car elle permet de mobiliser jusqu’à 100 % de notre puissance musculaire, dans certaines situations, comme en cas de lésion de la moelle épinière, cette amplification est complètement déréglée. Ainsi, certaines conditions cliniques sont caractérisées par des motoneurones spinaux hyperexcitables et l’absence totale d’inhibition pour réguler cette amplification.
Dérégulation et spasmes musculaires involontaires : des spasmes qui peuvent être douloureux, être causes de chocs et de blessures ou, de manière plus chronique de troubles du sommeil.
2 méthodes pour réguler cette amplification neurale :
- La première implique une stimulation électrique sur des nerfs spécifiques, ce qui, selon la recherche, peut réduire l'amplification dans la moelle épinière. La technique consiste à placer stratégiquement un coussinet et envoyer une stimulation électrique là où la stimulation est nécessaire pour inhiber le muscle « spasmophile » ; la stimulation pourrait même être automatique, induite par l'activité électrique du muscle ou la force du spasme ou encore manuelle et commandée par le patient lui-même en cas de spasme douloureux ;
- La deuxième méthode est « tout simplement » la relaxation :
« Essayez de vous détendre »,
écrivent les chercheurs. Car l'amplification est aussi le résultat de substances chimiques produites par notre corps en cas de stress ou de tension, dont la sérotonine et la noradrénaline que nous libérons également lorsque nous »nous contractons ». La relaxation réduit la production de ces neurotransmetteurs.
« Dans certaines conditions telles que les lésions cérébrales ou la sclérose en plaques, les thérapies de relaxation permettre de réduire cette amplification et donc la sévérité des spasmes ».
Les chercheurs privilégient ces 2 options aux options pharmacologiques ou chirurgicales qui s’accompagnent souvent d’effets secondaires : « les techniques de stimulation électrique et de relaxation, sont non invasives et sont des alternatives non pharmacologiques. Dans certains cas extrêmes, elles peuvent venir renforcer d'autres thérapies ».
Des essais cliniques sont prévus pour examiner l'efficacité clinique à long terme de ces options qui, selon ces cliniciens, sont prometteuses pour redonner une qualité de vie aux personnes souffrant de spasmes musculaires involontaires.
Source: Journal of Physiology April 2022 DOI: 10.1113/JP282765 Effects of reciprocal inhibition and whole-body relaxation on persistent inward currents estimated by two different methods
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