Cette étude présentée à la 16è Réunion annuelle de la Radiological Society of North America (RSNA) soutient une nouvelle procédure ambulatoire qui apporte un soulagement durable de la douleur aux patients souffrant d'arthrite modérée à sévère, ici au niveau des articulations de la hanche ou de l'épaule. La procédure confirme son efficacité et ouvre une alternative aux opioïdes addictifs.
Car les personnes souffrant d’arthrose ne disposent aujourd’hui que d'options de traitement limitées. Les approches courantes, comme les injections d'anesthésique et de corticoïdes dans les articulations touchées, deviennent de moins en moins efficaces avec la progression de la maladie. L’auteur principal, le Dr Felix M. Gonzalez, du Service de radiologie de l'Université Emory (Atlanta) explique qu’une première prescription peut apporter environ 6 mois de soulagement de la douleur, une seconde vague de traitement, 3 mois, mais ensuite, plus qu’un mois. « Peu à peu, l’effet de soulagement de la douleur devient minime ».
Après les anti-inflammatoires, une alternative à la chirurgie
Les patients ont alors l’option de la chirurgie de remplacement articulaire. Mais nombreux sont ceux qui ne sont pas éligibles à la chirurgie pour des raisons de santé, alors que d'autres ne vont pas souhaiter subir une opération aussi importante. Pour ces patients, la seule autre option reste les opioïdes, avec leur risque de dépendance.
L'alternative, un nouveau traitement de radiologie interventionnelle connu sous le nom d'ablation par radiofréquence refroidie (c-RFA) se révèle efficace à soulager la douleur associée à une arthrite avancée. La procédure implique le placement d'aiguilles là où se trouvent les principaux nerfs sensoriels autour des articulations de l'épaule et de la hanche. Les nerfs sont ensuite traités avec un courant de faible intensité connu sous le nom de radiofréquence qui les « étourdit », ce qui ralentit la transmission des signaux de douleur au cerveau. L’équipe teste ici ce traitement chez 23 arthritiques, dont 12 atteints à l'épaule et 11 à la hanche, devenus insensibles au contrôle de la douleur par anti-inflammatoires et par injections intra-articulaires de lidocaïne. Les patients ont renseigné par questionnaire leurs fonctions musculaire et articulaire, leur amplitude de mouvement et le niveau de douleur avant et 3 mois après les procédures d'ablation.
- Aucune complication liée à la procédure n’est constatée ;
- les deux groupes de douleur de la hanche et de l'épaule ont rapporté une diminution statistiquement significative de leurs niveaux de de douleur avec une augmentation correspondante de la fonction articulaire après le traitement.
- les patients souffrant de douleurs à l'épaule rapportent une diminution de la douleur de 85% et une augmentation de la fonction d'environ 74% ;
- les patients souffrant de douleurs à la hanche rapportent une réduction de 70% de la douleur et un gain de fonction d'environ 66%.
Des résultats impressionnants et prometteurs, rapportent les auteurs, et une nouvelle alternative aux patients confrontés à la perspective d'une intervention chirurgicale. « C’est un dernier recours pour les patients incapables d'être physiquement actifs, qui ne sont pas éligibles à la chirurgie ou ne veulent pas subir une intervention chirurgicale et qui pourraient, autrement, développer une dépendance aux opioïdes »
Des applications plus larges : la procédure peut avoir de nombreuses applications en dehors du traitement de la douleur arthritique, dans le traitement des cancers et du syndrome douloureux lié à la drépanocytose, en cas de traumatisme ou encore d’amputation.
Source: RSNA 2020 – 106th Scientific Assembly and Annual Meeting 16-Nov-2020 Novel technique 'stuns' arthritis pain in shoulder and hip
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