Cette étude menée par une équipe de la Mayo Clinic révèle que les patients atteints de maladie inflammatoire de l'intestin, de diabète de type 1 ou sujets aux caillots sanguins encourent un risque accru de développer une polyarthrite rhumatoïde (PR). Ces nouvelles données, publiées dans les Mayo Clinic Proceedings, révèlent également que les patients déjà diagnostiqués avec une polyarthrite rhumatoïde encourent un risque accru de développer une maladie cardiaque, des caillots sanguins et une apnée du sommeil. Ces résultats incitent donc à rechercher et à prendre en charge ces comorbidités, respectivement avant et après le diagnostic de PR.
La polyarthrite rhumatoïde est un trouble inflammatoire chronique qui peut toucher les articulations, mais peut également endommager d’autres systèmes de l'organisme, notamment les poumons, le cœur et les vaisseaux sanguins. Contrairement à l'arthrose, l'arthrite rhumatoïde affecte la paroi des articulations et provoque un gonflement douloureux pouvant entraîner une érosion osseuse et une déformation des articulations.
Les comorbidités s'accumulent de manière accélérée après le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde
Les comorbidités, ou d’autres maladies ou affections chroniques, sont en effet associées à de plus mauvais résultats pour les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde : ces comorbidités vont aggraver l’incapacité physique, le déclin fonctionnel, impacter la qualité de vie et induire un risque plus élevé de décès. Menée à partir de la biobanque de la clinique Mayo, riche de données biologiques relatives à 74 comorbidités avec l'âge d'apparition de ces comorbidités, cette analyse, au-delà de la surveillance plus ciblée de ce groupe de patients, a des implications importantes pour comprendre le développement de la polyarthrite rhumatoïde. En particulier, elle pourrait conduire à des initiatives de détection et de dépistage plus rapides d'autres maladies et affections associées à la PR.
L'étude portant sur 3.276 patients a identifié 821 patients atteints de PR, diagnostiqués à la Mayo Clinic entre janvier 2009 et février 2018. Les chercheurs découvrent que 11 comorbidités sont particulièrement associées à la polyarthrite rhumatoïde, notamment l'épilepsie et la fibrose pulmonaire. « Nous constatons que les comorbidités s'accumulent de manière accélérée après le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde », résume l’auteur principal, le Dr Vanessa Kronzer, chercheur clinicien en rhumatologie : « les maladies auto-immunes et l'épilepsie peuvent prédisposer au développement de la polyarthrite rhumatoïde, tandis que des maladies cardiaques et d'autres affections peuvent se développer à la suite de la polyarthrite rhumatoïde ».
Des caillots sanguins se forment plus fréquemment chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde avant le diagnostic, ce qui suggère que l'inflammation systémique peut commencer avant l’apparition des premiers symptômes de PR.
Maladie auto-immune et risque accru de PR : L'association avec le diabète de type 1 avant le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde est également forte, soulignant l'importance d'une suspicion accrue de polyarthrite rhumatoïde chez les patients atteints de maladies auto-immunes, et inversement. Les résultats suggèrent en effet que les personnes atteintes de certaines affections, telles que le diabète de type 1 ou une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, doivent faire l'objet d'une surveillance étroite pour détecter la polyarthrite rhumatoïde.
De la même manière, les médecins devraient rechercher une maladie cardiovasculaire, la formation de caillots sanguins et l'apnée du sommeil chez leurs patients atteints de PR.
Source : Mayo Clinic Proceedings 19 Nov, 2019 DOI : 10.1016/j.mayocp.2019.08.010 Comorbidities As Risk Factors for Rheumatoid Arthritis and Their Accrual After Diagnosis
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