Menée sur un terrain où l'exposition annuelle moyenne aux PM2,5 ambiants bien au-dessus du seuil maximum recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et où la majorité des participants utilisent de la biomasse comme combustible pour cuisiner, cette étude est l’une des premières à alerter sur les effets de la pollution sur la santé osseuse. Des données recueillies en Inde du Sud (Hyberabad), analysées par une équipe du Barcelona Institute for Global Health (ISGlobal) qui révèlent comment les microparticules s’attaquent à la densité osseuse.
Si certains des effets de la pollution atmosphérique sur la santé commencent à être bien documentés (cancer du poumon, accident vasculaire cérébral (AVC), troubles respiratoires bien sûr et troubles mentaux et du comportement également, il y a moins de preuves scientifiques concernant les effets sur la santé osseuse. Cette première étude démontre une association entre l'exposition à la pollution de l'air et une mauvaise santé osseuse. En particulier avec l'ostéoporose caractérisée par une perte de densité et de qualité osseuses- une condition dont la prévalence de plus, ne va faire qu’augmenter sous le seul effet du vieillissement des populations.
La pollution pourrait aussi apporter sa contribution à l’ostéoporose.
Les chercheurs utilisent ici un modèle permettant d’évaluer l'exposition extérieure à la pollution de l'air par les particules fines (particules en suspension d'un diamètre de 2,5 μm ou moins) et à l’oxyde de carbone. Ils constatent ce faisant que l'exposition annuelle moyenne aux PM2,5 ambiants s’élève sur le lieu de l’étude, (Hyberabad, Inde du Sud) à 32,8 μg / m3 soit un niveau très supérieur aux limites d’exposition recommandées par l’OMS (10 μg / m3). De plus, 58% des participants utilisent de la biomasse (matières végétales essentiellement) comme combustible pour cuisiner. En rapprochant ces différentes données d’exposition à la mesure la densité osseuse par ostéodensitométrie à rayons X (au niveau de la colonne lombaire et de la hanche gauche), les chercheurs montrent que :
- l'exposition à la pollution de l'air ambiant, en particulier aux particules fines, est associée à des niveaux réduits de masse osseuse ;
- aucune corrélation n’est retrouvée avec le type de combustible utilisé pour la cuisine.
Les chercheurs font l’hypothèse que
« l'inhalation de particules polluantes pourrait entraîner une perte de masse osseuse par le biais du stress oxydatif et de l'inflammation ».
Ainsi, la prévention de l’exposition à la pollution atmosphérique particulaire est pertinente aussi pour préserver la santé osseuse », au même titre que la santé métabolique, respiratoire ou encore la santé mentale.
Source: JAMA Network Open Jan 3, 2020 doi:10.1001/jamanetworkopen.2019.18504 Association of Ambient and Household Air Pollution With Bone Mineral Content Among Adults in Peri-urban South India