La vitamine D ou vitamine « du soleil » fait toujours l’objet de nombreuses études mais parmi toutes les allégations de santé qu’on lui prête, quelles sont celles qui sont justifiées et dans quelles situations faut-il aller jusqu’à se supplémenter ? Ce bilan, proposé par le National Health Service britannique, réalisé à partir des dernières études de référence contribue à clarifier les effets et les besoins en vitamine D.
Car les précédentes études l'ont affecté de nombreux bénéfices, dans la réduction des symptômes de l'asthme et la santé pulmonaire, l'amélioration des fonctions musculaires, la réduction du déclin de la vision dans la DMLA, ou du déclin de la mémoire dans l'Alzheimer, jusqu'à booster la fertilité…Autant d'effets bénéfiques qui viennent s'ajouter à sa « fonction » principale, contribuer à l'absorption du calcium et du phosphate pour maintenir nos os en bonne santé. Autre point largement évoqué, vitamine D et obésité, car l'obésité carence en vitamine D mais une carence en vitamine D pourrait aussi mener à l'obésité.
Quelle est la dose ? La vitamine D peut être mesurée en unités internationales (UI) et en microgrammes (ug). 1 ug = 40 UI. Les recommandations de supplémentation (/j) sont ciblées sur les femmes enceintes (400 UI), les bébés et les jeunes enfants (280 à 340 IU), les personnes âgées de 65 ans et les personnes privées de soleil (400 UI).
Mais mode de vie équilibré, pas besoin de supplémentation !
La vitamine D provient de deux sources différentes, l'exposition au soleil qui favorise sa production dans le corps (D3) et l'alimentation (D2 et D3).
Environ 90% de la vitamine D est générée à partir de la lumière du soleil. Nos besoins d'exposition au soleil varient en fonction de facteurs tels le teint et le poids corporel, mais, globalement, quelques minutes « ensoleillées » par jour devraient fournir suffisamment d'exposition aux UVB pour produire la vitamine D dont nous avons besoin. Inutile donc de « se faire bronzer » pour atteindre le seuil nécessaire.
Les 10% restants sont naturellement apportés par l'alimentation, à condition d'avoir un régime sain et équilibré comportant régulièrement les aliments riches en vitamine D (les poissons gras, les œufs, certaines matières grasses enrichies, les céréales de petit déjeuner enrichies et le lait en poudre).
Une carence en vitamine D, quels effets ?
Lorsque le corps manque de vitamine D pour absorber correctement les niveaux de calcium et de phosphate requis, cette carence peut entraîner un affaiblissement des os ou l'ostéoporose avec les risques de fractures associés et jusqu'au développement du rachitisme chez les enfants et l'ostéomalacie (décalcification osseuse) chez l'adulte. Une étude de janvier 2012, publiée dans le JECM (Journal de l'Endocrine Society of Clinical Endocrinology & Metabolism) suggère que les mères carencées en vitamine D ont des bébés à faible poids de naissance et à plus faible périmètre crânien.
Une carence chronique en vitamine D chez l'enfant pourra interrompre la formation normale des os, et conduire au rachitisme.
De nombreux autres risques en cas de carence en particulier de maladies chroniques, tels que le risque de maladie cardiovasculaire, de cancer de l'intestin, de cancer du sein, de sclérose en plaques et de diabète. Mais encore une fois, un changement de comportement ou une supplémentation est à étudiée au cas par cas, en consultant le médecin.
Une carence qui reste fréquente : Ainsi, pour la France, le dernier bilan de l'Institut de veille sanitaire montre que si la carence sévère en vitamine D reste un phénomène rare et ciblé dans la population française, 8 Français sur 10 souffrent d'une insuffisance. Conclusion, pour les Français, une exposition raisonnable au soleil dans le cadre d'activités de plein air ou d'activité physique devrait contribuer à réduire la majorité des déficits en vitamine D. Car le manque d'exposition (raisonnable) au soleil reste le facteur principal de carence, mais on peut citer parallèlement l'augmentation de la sédentarité, des vêtements trop couvrants, le teint de peau foncé qui nécessite une exposition plus importante, ainsi que l'obésité associée à une baisse des taux de vitamine D car bloquée par les tissus adipeux (voir schéma ci-contre).
La vitamine D peut être toxique : Si sa toxicité est rare, elle peut intervenir chez des personnes ayant pris des doses nettement supérieures à la dose recommandée pendant plusieurs mois ou plus sensibles à ses effets, en raison de maladies comme la maladie rénale.
Vit-on plus longtemps avec de bons « niveaux » de vitamine D ? Une Cochrane Review de 2011 menée sur plus de 50 études et 90.000 personnes n'aboutit qu'à un bénéfice très modeste chez les personnes qui prenaient des suppléments de vitamine D3.
Si la carence en vitamine D peut entraîner de graves problèmes de santé, la supplémentation doit être décidée au cas par cas, avec le médecin.
Sources:
NHS Health claims about vitamin D examined
PLOS Medicine online February 5 2013 doi.org/10.1371/journal.pmed.1001383
Cochrane Database of Systematic Reviews July 2011 Vitamin D supplementation for prevention of mortality in adults.
Lire aussi: L'OBÉSITÉ fait des bébés carencés en vitamine D –
L'OBÉSITÉ carence aussi en vitamine D –