Ces chercheurs en ingénierie de l'Institut Polytechnique Rensselaer Institute, identifient, pour la première fois, le rôle joué par l'ostéocalcine, une protéine osseuse, dans la solidité de nos os. Mais pour pouvoir jouer ce rôle, l’ostéocalcine a besoin de la vitamine K, une vitamine présente dans les légumes à feuilles vertes. Epinards et brocoli pourraient donc être partie prenante de nouvelles stratégies thérapeutiques et de lutte contre l'ostéoporose. Ces conclusions publiées dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), rappellent, indirectement, une nouvelle fois, l’importance d’une alimentation diversifiée.
Les chercheurs du Rensselaer, de l'Université de Villanova, de l'Hospital for Special Surgery de New York et de l'Université de Yale ont regardé comment les fractures des os commencent avec l'apparition de minuscules trous dans la structure minérale de l'os de seulement 500 atomes de diamètre. En cas de glissade, trébuchement ou chute, la force de l'impact sur l'os déforme physiquement une paire de protéines, l'ostéopontine et l'ostéocalcine, et entraîne la formation de trous nanométriques. Ces espaces de dilatation fonctionnent comme un mécanisme de défense naturelle, contribuant à prévenir d'autres dommages à l'os environnant. Toutefois, si l'impact est trop important ou si l'os manque d'ostéopontine ou d'ostéocalcine, ou des deux, l'os se fissure et se fracture.
Des anomalies dans les niveaux d'ostéocalcine ont déjà été associées au diabète de type 2 et à des troubles de la reproduction. Mais ici, l'étude se concentre sur le rôle de l'ostéocalcine qui apporte cette la capacité à l'os de résister à la rupture. Renforcer les niveaux d'ostéocalcine pourrait donc permettre de renforcer l'os dans son ensemble et être l'une des stratégies possibles pour traiter l'ostéoporose ou d'autres maladies entraînant un risque accru de fractures.
Mais sans vitamine K, nécessaire à sa production, pas d'ostéocalcine. Et sans vitamine K, l'ostéocalcine perd son efficacité. Car la vitamine K permet le processus de carboxylation de la protéine, qui doit être dans sa forme carboxylée pour pouvoir être absorbée par les os. Bref, la relation est forte entre vitamine K, ostéocalcine et solidité des os.
«À l'heure actuelle, tous les conseils pour le traitement de l'ostéoporose tournent autour du calcium », expliquent les auteurs. Mais il n'y a pas que le calcium, il y a aussi la vitamine K. Or les légumes à feuilles vertes sont la meilleure source de vitamine K et pourraient donc intervenir, sous différentes formes, dans les thérapies contre la fragilité osseuse.
Source: PNAS November 5, 2012, doi: 10.1073/pnas.1201513109 Dilatational band formation in bone