Certains patients ayant subi une arthroplastie totale de la hanche vont finir par développer une destruction du tissu osseux, ou ostéolyse. Des marqueurs urinaires capables de prédire ces problèmes osseux après le remplacement de la hanche sont identifiés par cette équipe du Rush University Medical Center (Chicago). Ces données présentées dans le Journal of Orthopaedic Research laissent espérer, dans un avenir proche, un test urinaire permettant de détecter, en routine clinique, les patients à risque.
Pour leur étude, les chercheurs ont analysé des échantillons d'urine prélevés 24 heures avant la chirurgie et ensuite chaque année chez 26 patients. 16 patients ont développé une ostéolyse. Les chercheurs constatent que les niveaux de certains marqueurs permettent en effet identifier les patients à risque d'ostéolyse bien avant l'apparition des premiers signes de lésion osseuse, par imagerie. Dans certains cas ces marqueurs annoncent l’ostéolyse jusqu’à 6 ans avant le diagnostic. Enfin, si les marqueurs pris individuellement présentent une précision modérée, la combinaison de l'α-CTX, un marqueur de résorption osseuse, et de l'IL-6, un marqueur inflammatoire, permet d’aboutir à une différenciation précise des patients à risque vs sans risque.
« Cette signature précoce de descellement des implants pourra permettre aux chirurgiens d’être plus particulièrement vigilants dans le suivi des patients à risque et dans certains cas, de retarder ou éviter la chirurgie de révision », explique le Dr Rick Sumner, du Rush.
Des données enfin qui soutiennent, d’une certaine manière, l’existence de facteurs génétiques de « relâchement » : car ces 2 biomarqueurs identifiés diffèrent déjà avant la chirurgie chez les patients qui vont développer une ostéolyse péri-implantaire…
Source: Journal of Orthopaedic Research 05 June 2018 DOI: 10.1002/jor.24044 Discovery of biomarkers to identify peri‐implant osteolysis before radiographic diagnosis
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